Je sais que tu viendras...
Lecteur, je sais que tu viendras pleurer sur ma stèle, y prendre plaisir, sûrement, te plonger dans le ressentiment de ma vie trouble, et de mes idées. Mais tu ne me trouveras pas encore, ou seulement mon ombre.
Je suis en train de préparer tout ce que j'ai à dire, mais en l'associant à tout ce que je dois faire, et tout ce que je dois me contraindre à ne pas penser et ne pas faire, je n'ai pas vraiment l'occasion de faire un transfert, et de remettre un pied hors-de-terre. Sauf là, maintenant, dans le creux de la vague, où le vent catabatique souffle un peu moins pour moi. Mais là, justement, je dois alors reposer mes neurones... et nourrir mes entrailles. De tout. Terré la plupart du jour, je sors un instant pour aller chasser tant que le temps est clément.
Pour ne pas devenir fou, à l'intèrieur, je m'occupe et reprend peu à peu possession de moi. Je plante le drapeau de la raison, celui qui unit, celui du retour au pays. Et quand je rentre chez moi, je suis fatigué. Comme un soldat qui rentre du combat.
Il faudra bien un jour que j'exhume mes Mémoires d'outre-tombe... (déjà fait, je crois)
à bon entendeur.