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ikofanu around the world
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21 juillet 2005

Le droit de vote : une question de culture ou politique (de civilisation)?

Il y a quelques temps, vous avez dû être surpris à la lecture d'un de mes textes, presqu'un aphorisme, montant l'un contre

l'autre deux entités culturelles et politiques dont on a déjà fort l'habitude de voir se chevaucher. En voici à nouveau le contenu...  et son explication!

Loin des yeux, loin du cœur.

Loin des yeux des citoyens, loin de leurs intérêts.

Les citoyens peuvent bien sûr toujours voter,

Et encore, pas pour le président du conseil européen...

Mais les citoyens ont de moins en moins accès à l'information et aux décisions politiques

lesquelles de nationales et démocratiques deviennent européennes et censitaires.

Vers une centralisation politique et un ostracisme citoyen. Je m'explique...

Nous ne sommes pas les Etats-unis. Nous sommes la France.

Je tiens à le rappeler, mais nous sommes encore français et devons porter, ce fardeau pour certains, cette honte ou ce prestige pour d'autres. Le poids de l'Histoire est-il si lourd que tous veuillent échapper à la tâche qui lui incombe, en tant que citoyen français? C'est vrai, il est tellement plus facile de se jeter dans la gueule du loup, d'un empire nihiliste et guerrier, autant civilisateur que décivilisateur, en concurrence permanente avec les autres empires, que de tout faire pour ne pas oublier et garder la flamme allumée de la république française (je parle de la flamme de la culture française et non de l’esprit national, CQFD).

Se rappeler ce que l'on est, et pourquoi nous sommes ainsi constitués, non pas biologiquement, mais politiquement, voire socialement, ce qui fait que nous nous déclarons citoyens (et pas esclaves ou sujets) ne doit pas être occulté sans raison, sans réflexion préalable. Même si tout nous pousse à aller de l'avant sans savoir pourquoi le "progrès" est meilleur, il faut prendre le temps de se demander si toute "idée de progrès" proposée est réellement meilleure, et en quoi.

Que ceux qui veulent abandonner leur statut de citoyen de la république française soient, mais que veulent-ils en échange? un no man's land démocratique, en attendant de voir se constituer le citoyen européen, comme on est formé aujourd'hui à une tâche ingrate, sur le tas? ou bien veulent-ils conserver leur statut de "coq en pâte", assuré pour l'avenir par la nation française tant qu'elle existera, et préparer sagement en concertation au sein du peuple, en connaissance de cause (donc en s'impliquant dans les données complexes de la nouvelle confédération à venir), la nouvelle citoyenneté, plus démocratique, certes, mais moins républicaine? C’est une alternative en effet bien déconcertante…

Mais dans le meilleur des cas, il faut bien prendre conscience que vouloir le beurre et l'argent du beurre est toujours possible en démocratie, cependant jamais sans implication. Or, l'implication demande du temps à consacrer, non seulement à la connaissance de la politique, passée notamment, mais surtout à l'évolution de la démocratie et des conditions des citoyens, de leur volonté surtout. C’est l’implication minimale, l’allumage, en quelque sorte, de la pensée.

Ainsi, le citoyen européen reste encore à venir, à modeler. Il ne sortira de l’œuf qu'une fois tout citoyen national déchu de ses droits et devoirs, c'est-à-dire, devenu citoyen dédouané, dénaturalisé, démuni, et finalement ostracisé. Pas avant.

Mais qui prend aujourd’hui ce risque en conscience ? Qui a conscience du risque quand le risque est exclu de toute action politique, sociale et économique ?

Le fatalisme fait fuir en avant l’individu comme le feu de forêt rabat la faune et brûle toute végétation. Ne nous trompons pas de débat. Dans un tel contexte, je préfère être pompier et risquer ma vie que la perdre inconsciemment, et avec, mon foyer et la vie de mes enfants.

Conscientisé, qui voudrait encore devenir citoyen européen ? pour ce faire, il faut au contraire être formaté, reconfiguré et sécurisé, telle une base de donnée reprogrammée et non traité en homme citoyen et responsable. Je suis conscient que la civilisation américaine démocrate et capitaliste prend le pas sur notre civilisation européenne féodale et profondément culturelle et historique, mais est-ce pour autant que nous devons l’accepter, que cette révolution doit se passer sans heurt, glissant dans le même velours que le dernier Empire englouti par cette goulue civilisation, et presque digéré, le Communisme ? Il est probable que le passage subversif du combat républicain au débat démocratique ait fait de nous les « déjà asservis » de l’Amérique. Préparons-nous à partager bientôt leur messe et leur pain quotidien. Amen.

A bon entendeur,

Alain Sabatier

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  • La pensée libre. Un autre regard sur le monde et sur soi-même, et pas des plus conventionnels : il faut aller soi-même devant les évènements et ne pas attendre leur médiatisation. Ma philosophie: l'information par le peuple.
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