à propos du mythe européen...

Les formes de l'oubli sont multiples et variées et sont parfois représentées par les plus belles mythologies.
En effet, n'oubliez pas, mes chers européens que jusqu'au terme Europe, notre civilisation semble provenir d'une construction idéologique et religieuse, théocratique, pourrait-on dire, mais nous dirons plutôt mythologique. Ces récits appartiennent pourtant bien en fait à la civilisation de la Grèce classique. Peu importe quel fut le siège des opérations, nous parlons du Panthéon grec dans l'Illiade et dans l'odysée, que je sache. Ce n'est pas parce que la France a combattu en Indochine, en Algérie, et plus avant, sur les terres des hurons et des mohicans que ces terres appartiennent en propre à la France et que l'Europe peut les revendiquer.

            De plus, les récits homériques, rappelons-le, ne se déroulent que pour partie à Troie, et que cette cité située en Asie mineure, n'était considérée par les grecs que comme un simple espace de colonie, d'extension de la Grande Grèce pour nous, les modernes, mais sans but communautaire pour les différentes cités grecques qui ne cessaient de se faire la guerre (voir Sparte et Athènes). Doit-on alors inclure dans cette optique les territoires de judée et la grande Jerusalem que les croisés ont voulu arracher aux impies? Je pense que cette vision des choses ressort bien trop de l'intégrisme européen que de la pure reflexion pour une Europe pacifique et durable, et ne fait qu'alimenter le faux débat sur l'Europe divisée.
Car l'Europe est divisée, cela est certain, rien ne sert d'en faire état. Bien mieux vaudrait tenter de la ressouder que de créer plus de disparités qu'elle n'en comporte déjà, non? 

                 Enfin, je voulais rajouter que cette fameuse mythologie, comme tant d'autres récits de cette époque, et de cette zone géographique, ne seraient jamais parvenu jusqu'à nous si les savants musulmans jusqu'à l'époque des croisades ne les avaient pas préservé, en les intégrant notamment pour partie dans leur propre civilisation. Est-ce pour autant que nous devons intégrer tout le monde arabo-musulman dans l'Europe puisqu'ils nous ont permis d'être européen? (par bien des aspects, d'ailleurs, mais ce n'est pas le sujet...). Après tout, le Maroc et la "Lybie absoute" sont aussi proches des frontières européennes que la Turquie? C'est vrai que la demande par ces deux pays n'est pas aussi expréssement médiatisée, et que la Turquie représente une zone géostratégique bien plus fondamentale "aux portes" de l'Europe, notamment de part les implantations nucléaires OTANaises (pour ne pas dire américaines)qui y séjournent "pacifiquement". Car n'est-ce pas plutôt ce point sensible qui a attisé la polémique? polémique introduite insidueusement par les politiques, par le biais d'une médiatisation orientée "socialement" (merci à nos journalistes chercheurs de scoop-à-tout-prix qui tombent dans le panneau à chaque fois) pour un grande débat européen...

Alors, la prochaine fois que vous lirez l'Illiade, même en grec ancien, n'oubliez pas de lire entre les lignes de l'Histoire, et de ne pas en faire qu'un roman historique, car c'est ainsi que l'Histoire devient inutile, et que Troie devient un film hollywoodien.

Je tiens à préciser que ce texte me fut inspiré d'un post sur un blog que je vous conseille à tous de visiter dans ma plus grande démagogie, mais dont je ne recommande pas forcément le mode de pensée de celui qui a posté (sur ce sujet, du moins). A vrai dire, je préfererais que cela soit vous qui trouviez vous-même le vôtre, et quant à faire, que vous vous mettiez à penser avant de rentrer dans des débats, plutôt que de vous l'appropriez si simplement qu'il l'a fait:

http://synapse.canalblog.com/ au sujet "L'Europe est en Turquie".

à bon entendeur.