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ikofanu around the world
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23 janvier 2007

Une nuit en campagne

    Redescendre vers Piazza Armerina ne fut pas pour autant une partie de joie, puisque tout était collinéen. Et c’est presque de nuit que j’arrivais dans cette ville.

Se poser, rapidement. Fuir la ville et trouver la nature, dormir...


Les voitures se sont calmées un peu ou je m’y suis habitué, et apparemment les chiens de chasse qui rôdaient autour de moi sont rentrés bredouille. Quelle idée aussi de m’être installé dans un champ emblavé au-dessus de la route, lâchement abandonnée la veille. C’est vrai que la route n’indiquait aucun village et aucune bifurcation avant 15 km, et qu’il faisait nuit… arriver à Caltagirone ce soir même (30 km) pour se faire doubler en klaxonnant, c’était hors de ma volonté ; et je me rendrais compte de beaucoup de limites à ma volonté, lors de ce voyage.

Ou bien je deviens vieux, ou bien mon premier sentiment envers le monde, celui du non-agir est en train de se confirmer. La perte de cette raison d’avancer à tout prix qui fait encore partie du système régulateur du progrès, en saturation. Avancer, pourquoi ? le progrès, pourquoi ? l’histoire, pourquoi faire ?
A quoi sert l’histoire et le souvenir des constructions humaines ? des civilisations ? que se passe-t-il si l’on ne fait rien et qu’on ignore la morale de leur histoire, c’est-à-dire de leur fin ? (histoire = fin de l’être, ce qui est mort). Les animaux n’ont pas d’histoire universelle, et pourtant ont continué à exister à travers les âges car ils sont restés liés étroitement à la nature. Au terme de toute cette science se profile l’étude des restes.

Ruinologie. J’ai vu tant de ruines de maisons construites pendant les dernières décennies, abandonnées par un exode vers les vils, laissant les plus vieux mourir en campagnes et faisant des vieilles pierres leurs tombeaux. Ces vestiges, à mon sens, ont bien plus de valeurs que des pierres antiques relatives à une civilisation complètement déconnectée de réalités actuelles et qui ne signifient plus rien si ce n’est pour les archéologues spécialistes et les touristes qui viennent se divertir sans comprendre pourquoi une agence de voyage leur a vendu ces vestiges de civilisation dans le pack, mais qu’ils ont pris parce que c’était compris.
    C’est avec ces pensées floues que je me réveillai au milieu de ce champ dont la maison était abandonnée au bord d’une nationale qui avait dû être construite bien après cette masure, et de laquelle on entendait les voitures et les camions vrombir à haut débit.

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  • La pensée libre. Un autre regard sur le monde et sur soi-même, et pas des plus conventionnels : il faut aller soi-même devant les évènements et ne pas attendre leur médiatisation. Ma philosophie: l'information par le peuple.
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